La frénésie des enchères avec Peggy
Peggy travaille dans l'univers de l'expertise du bijou, un métier passionnant voué à définir leur valeur et leur rareté...Découvrez le monde palpitant de la gemmologie et de l'art à travers ce portrait très attrayant sur son métier, son quotidien et ses passions.
Comment avez-vous commencé dans ce domaine ?
J’ai d’abord suivi des études sur le marché de l’art, puis j’ai passé mon diplôme de gemmologue. J’ai découvert le domaine de l’expertise des bijoux et des pierres précieuses au cours de stages au sein de prestigieuses maisons de ventes aux enchères parisiennes.
Quel est votre rôle ?
Mon rôle est d’assister une experte dans une maison de ventes aux enchères à Drouot. Nous recevons et renseignons les particuliers qui souhaitent connaître l’estimation de leurs bijoux, nous leur expliquons également le déroulement et les conditions des ventes dans le cas où ils seraient intéressés pour vendre leur bijoux. L’estimation est faite selon la signature, la tendance, le cours de l’or et la qualité des pierres.
Avez-vous une passion pour les objets rares ?
J’ai une passion pour le bijou en général, les plus rares suscitent une grande fascination. Par exemple, ceux de René Lalique, en émail, en verre moulé, sertis d’opales, ont une fragilité telle qu’ils ont eu plus de difficultés à rester intact au fil du temps. Ceux qui ont réussi à échapper aux transformations, qui sont restés très longtemps dans une même famille sont d’une richesse incroyable. Ou encore ceux dont les pierres sont issues de mines aujourd’hui fermées, car souvent épuisées comme celles de Golconde en Inde (qui ont donné quelques diamants historiques), ou celles du Cachemire pour ses fabuleux saphirs.
Une vente qui vous a marquée ?
La vente d’Elizabeth Taylor est une des plus magnifiques ventes de bijoux de ce siècle. Elle a eu lieu en décembre 2011 à New-York chez Sotheby’s et a battu plusieurs records de prix. Elizabeth Taylor était une des dernières grandes collectionneuses et véritable passionnée de bijoux et de pierres. Parmi les deux-cent-soixante-neuf bijoux, il y avait la « Peregrina », une exceptionnelle perle fine de cinquante carats, découverte au 16ème siècle, et qui a appartenu à de nombreuses reines. Mais aussi un diamant de trente-trois carats qui ne la quittait jamais…
Il y a également dans les ventes aux enchères, des bijoux signés de grands joailliers. La joaillerie a toujours été présente en France, à Paris sont nées les premières grandes familles de joailliers. (Cartier en 1845, Boucheron en 1858…) La joaillerie ne cesse de s’étendre, le premier joaillier chinois, Wallace Chan, présente aujourd’hui ses collections lors de grands évènements aux côtés des prestigieuses maisons de la place Vendôme. C'est par ailleurs sur cette même place, que le malletier mondialement connu à la toile monogrammée, Louis Vuitton, vient d’ouvrir un somptueux écrin, pour les créations de son très talentueux joaillier Lorenz Baümer.
A quoi vous fait penser la marque Redline ?
Redline me fait penser à l’audace des premiers créateurs joailliers, ceux qui ont osé des matériaux, des formes… avec en plus le mélange de sentiments forts inspirés par ce fil rouge plein de symboles et par le diamant, la plus éternelle des pierres.
Résumez-vous en trois mots.
Curieuse, dynamique, efficace.
Comment débute votre journée type ?
Je n’ai pas de journée type, j’ai de la chance, il y a toujours quelque chose à apprendre et à découvrir avec les bijoux.
Votre plus beau souvenir ?
Mon plus beau souvenir dans le monde des enchères a été lors d’une prestigieuse vente, au téléphone il s’agissait d’enchérir sur un diamant de la plus belle couleur, et de la plus grande pureté. Celui-ci a été remporté à plus d’un million d’euro, dans ces moments-là, la tension est palpable et l’excitation à son comble.
Merci Peggy pour cette interview très passionnante !